Fonds

Les marchés européens d’actions ont étendu en février la séquence haussière entamée en décembre à un rythme certes inférieur à celui de janvier mais qui demeure élevé. Les flux d’investissement internationaux continuent de se réorienter vers la zone euro provoquant l’accélération du rattrapage des valeurs européennes par rapport à leurs équivalents américains sous l’effet de plusieurs facteurs concordants.

En premier lieu vient le facteur microéconomique : les résultats d’entreprises sont globalement bien accueillis et mettent en lumière des valorisations relatives faibles. Ainsi le secteur des banques où les très bons résultats de l’ensemble des acteurs rend criante leur sous valorisation et se traduisent par des hausses sensibles à l’instar de Société Générale (+13% le jour de sa publication).

Et, du point de vue de la macroéconomie, la perspective d’un changement radical dans la politique américaine avec notamment l’instauration de tarifs douaniers massifs et le bouleversement du marché de l’emploi (coupes dans l’administration fédérale, mesures anti- immigration) perturbe le consommateur américain qui réduit ses dépenses pour reconstituer son épargne de précaution. Par contraste, l’anticipation, confirmée en fin de mois, d’un changement de majorité parlementaire en Allemagne entretient l’espoir d’un plan de relance substantiel susceptible de profiter à la croissance de toute la zone.

Facteur géopolitique enfin alors qu’on entrevoit la possibilité d’un cessez-le-feu dans la guerre d’agression en Ukraine, qui réduirait mécaniquement la prime de risque qui pénalise les valeurs européennes. Pour autant, la hausse des indices a masqué une certaine fébrilité des investisseurs, fébrilité visible dans la progression des indices de volatilité et entretenue par l’incohérence et la versatilité des annonces faites par la nouvelle administration américaine notamment en matière de tarifs douaniers. Même constat pour les marchés de taux dont la légère hausse sur le mois (+0.50% avec – 5bps pour le Bund 10 ans) s’est accompagnée de mouvements parfois brusques. Sur le mois, l’Eurostoxx gagne 3.30%, le CAC 2% le DAX 3.80%.